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Le théâtre du XIXe siècle décrit un large éventail de mouvements dans la culture théâtrale de l’Europe et des États-Unis au XIXe siècle. Ceux-ci incluent le romantisme, les pièces de Scribe et Sardou, les farces de Feydeau, l’opéra de Wagner, les pièces et opéras de Gilbert et Sullivan, les comédies du salon de Wilde, et, bien sûr, le mélodrame. Jean-Louis Sbeghen, régisseur et grand passionné de théâtre, nous parle des débuts du mélodrame au 19e siècle.

La France, berceau du mélodrame

Commençant en France après l’abolition des monopoles du théâtre pendant la Révolution française, le mélodrame est devenu la forme théâtrale la plus populaire du siècle. Il faut cependant noter que le mélodrame remonte à la Grèce classique, mais le terme désignant cette forme théâtrale n’est lui apparut qu’en 1766 et n’est entré dans l’usage populaire qu’après l’année 1800. Les pièces d’August von Kotzebue et René Charles Guilbert de Pixérécourt ont établi le mélodrame comme la forme dramatique dominante du début 19e siècle. Kotzebue, en particulier, était le dramaturge le plus populaire de son temps, écrivant plus de 215 pièces produites dans le monde entier. Sa pièce The Stranger (1789) est souvent considérée comme la pièce mélodramatique classique par excellence.

Des effets scéniques inédits

Le mélodrame impliquait une pléthore d’effets scéniques, un style d’acteur intensément émotionnel mais codifié, et une technologie de scène en développement qui a fait progresser les arts du théâtre vers une mise en scène grandiose et spectaculaire. C’était aussi une forme de théâtre très réactive qui changeait constamment et s’adaptait à de nouveaux contextes sociaux, de nouveaux publics et de nouvelles influences culturelles. Cela contribue en partie à expliquer sa popularité tout au long du 19e siècle

A Paris, le 19e siècle a vu fleurir le mélodrame dans les nombreux théâtres qui se trouvaient sur le populaire boulevard du Crime, notamment à la Gaîté. Tout cela devait cependant prendre fin lorsque la plupart de ces théâtres furent démolis lors de la reconstruction de Paris par le baron Haussmann en 1862.